titre page

Dimanche 22 octobre 2017, sept heures du matin, Routair ramasse sur Reims et environs, seize candidats au soleil, bridgeurs du Club de Champfleury, destination Orly. Après les multiples contrôles d'usage (et rajoutés) le groupe tout excité (notre photographe un peu trop peut-être....) s'envole pour le Maroc : Agadir nous voilà ! Pas de nuages encombrants entre nous et plus bas, on voit bien la France, l'Espagne, la Méditerranée et enfin le sol marocain, vallons séparés par des petites plaines vertes où l'on devine les cultures, de plus en plus étendues à l'approche d'Agadir (on apprendra plus tard que l'agriculture est la deuxième richesse du Maroc, après la pêche). Dans l'avion on mange son pique-nique perso ou le "sandwich Tui" vendu à bord (pratique mais pas terrible dixit Brigitte), certains somnolent ; on s'est levé à 5 heures ! Trois heures et demie de vol et on découvre l'aéroport Al Massira et ... ses contrôles. Et on recule nos montres d'une heure.

al-massira

La navette de l'hôtel nous attend ainsi que Paul, animateur FRAM, né sous le signe de la bonne humeur, ascendant humour, direction Les Dunes d'Or. À la réception nous sommes "bagués" (bars et buffets à volonté, on oublie le régime...) et on s'installe dans les chambres : l'hôtel a été restauré l'an passé, tout est beau. La décoration est moderne sur un support marocain

chambre d'hôtel

Un petit tour de la propriété s'impose : les piscines, les bars, les restaurants et... la plage ! Le bord de "mer" est magnifique : cinq kilomètres de plage de sable fin et blond, un ciel bleu parfait, l'océan et ses rouleaux qui déferlent indéfiniment, une large promenade aménagée, agrémentée de palmiers à perte de vue, et au loin la colline de l'ancienne Agadir, la Casbah posée dessus, et son inscription "Dieu, la Patrie, le Roi". Ceux qui ne connaissaient pas cette perle de la côte marocaine sont éblouis, sans voix. Dix neuf heures sonne l'heure de l'apéro, ce sera comme un code de rassemblement toute la semaine de même qu'à midi pile : c'est la tournée de Jean-Mi, de Daniel, de Christian... le cocktail du jour est coloré, sucré, avec ou sans alcool, certains préfèrent le whisky, le vin blanc ou le perroquet, le choix est sans limite, le nombre de verres aussi.... On en profite.

apéritif en couleur

Le premier repas au restaurant-buffets satisfait tous les appétits et tous les goûts : grand choix de salades, légumes, viandes, poissons, sauces, desserts, dont, sur la table des fruits, des oranges vertes, goûteuses, que nous prenions pour des citrons (merci Brigitte de nous avoir instruits). Durant toute la semaine ce restaurant nous épatera par sa diversité et sa qualité gastronomique. La soirée sous les étoiles du dimanche soir est un défilé de mode "hot" couture marocaine, Mode Made in Morocco, suivi d'un tour de chant pour un petit voyage musical in. À 23 heures tout s'arrête, on va faire dormir nos yeux.
Lundi 10 heures, dans un des salons cosy de l'hôtel on retrouve Nadia, préposée aux excursions. Un groupe pour Taroudant/Tiout, un petit groupe pour la soirée Fantasia, un groupe pour Immouzer, un groupe pour Essaouira, l'organisation de chacun est libre. On enregistre les infos, on paie et il est déjà midi.
Midi pile justement, Josette et Michel nous retrouvent à l'hôtel : retrouvailles ou présentations, certains ne les connaissent pas car trop jeunes... bridgeurs. On s'installe en terrasse, c'est l'heure de l'apéro... c'est la tournée de Brigitte, d'Annie, de Claudette ! Rendez-vous est pris pour 17 heures, les magasins de cuir au Maroc sont nombreux et intéressants, Josette nous conduit dans l'un d'eux. Essayages, choix du modèle, choix de la coupe, choix du cuir, choix de la couleur, prises des mesures, hésitations, nous sommes six à investir dans un cuir. Plus tard, dans d'autres boutiques ces dames investiront même dans un second... Vive le cuir.

rayon vestes en cuir

La soirée du lundi est encadrée par nos animateurs FRAM : Paul (Paulo pour les intimes), Saïd, Midou, Amine, jeunes gens d'une gentillesse sans pareille sur qui on a pu compter toute la semaine. On visite les lieux en détail et on dîne au restaurant italien. C'est pas que c'était pas bon, c'est pas que c'était pas frais (Isabelle aime pourtant bien les avocats...), c'est pas que c'était ordinaire, ... toujours est-il qu'on a tous dit "on n'y reviendra pas". Par contre le restaurant des poissons et le restaurant marocain, les deux autres restaurants à thème, ont été appréciés par la suite dans le courant de la semaine.

repas au restaurant

La soirée du lundi est un spectacle de danse par nos animateurs ; la chorégraphie est topissime, ça bouge, c'est rythmé, ils sont doués ces jeunes gens ! Mardi matin Michel emmène les rémois au souk d'Agadir : c'est un des plus grands souks africains, il compte environ six mille petites boutiques. Il est entouré de remparts et a plusieurs entrées.
Comme tout souk, il est organisé en secteurs : les meubles, l'artisanat, les vêtements (dont les cuirs), les légumes, la boucherie (et ses odeurs), les épices... épice au souk

Josyane, bridgeuse que l'on retrouvera le soir, guide le groupe. Les prix sont peu élevés, il faut savoir qu'au Maroc le SMIG est à 260 euros pour 44 heures par semaine. L'après-midi Tijani, guide érudit, nous instruit sur la ville d'Agadir (grenier en berbère), son histoire ancienne et récente, le tremblement de terre du 29 février 1960 à 23H40 (celui qui ne connaît pas cette info a hiberné durant huit jours !), via deux musées et la vallée des oiseaux, parc animalier gratuit. Il a fait chaud, 30 degrés, c'est la température que nous aurons toute la semaine, mais le petit vent de la côte est rafraîchissant. Le soir à 19H30 on appelle Ahmed, société de grands taxis qui nous emmènent au Royal bridge club d'Agadir, dans le quartier suisse, où nous sommes attendus.

carte taxi

Le tournoi est amical, nous sommes sept tables, il fait bon (pas besoin de mettre trois pulls et deux écharpes...), Lydie et Éliane finissent à la première place. Bravo ! Mercredi matin, 8 heures, un groupe, guidé par...Tijani, roule pour Tiout, village berbère perché sur un piton, entouré d'une palmeraie. Certains en ont fait le tour à dos d'âne (Marie-Claude et Yves) d'autres à pied. À la kasbah le déjeuner est un sublime tajine - le meilleur de tout le séjour - et le restaurant offre une vue panoramique sur la palmeraie, ses villages et l'Atlas, un régal pour les yeux. La seconde étape de la journée est Taroudant. Hautement touristique, c'est une des plus anciennes villes du Maroc et le lieu de tournage du film Ali Baba et les quarante voleurs avec Fernandel en 1954.

muraille

La cité a conservé plus de sept kilomètres de remparts, des tours et des bastions, et présente aux visiteurs des commerces de produits artisanaux, des céramiques, des bijoux. Nous visitons une fabrique d'huile d'argan,la fameuse huile locale. L'arganier est un arbre endémique dans cette région (bien aimé par les chèvres qui montent dans l'arbre pour brouter les branches hautes) et l'huile d'argan est à la base de nombreux produits de beauté , de massages ou solaires (Marie-Rose aime et ça lui réussit). L'arganier est la plante emblème du royaume du Maroc. Mercredi soir à l'hôtel, le spectacle est marocain (ou berbère) : chanteurs et musiciens locaux, danses rythmées au son de sortes de tambours par des artistes en tenue arabe. On aime bien... un peu. Quelques-uns se sont inscrits à la soirée Fantasia, soirée sous les tentes dans la palmeraie d'Agadir : dîner marocain avec serveuses en costume local, suivi d'un spectacle d'acrobates sur des chevaux arabes avec des fusils de tir, démontrant des formes traditionnelles de combat militaire... ou pas, sans oublier une danse du ventre (mais la danseuse était loin donc on ne voyait rien, dixit Yves). Jeudi matin 8 heures, départ pour Immouzer. On y va ce jour-là car c'est le jour du marché. C'est à 60 kilomètres d'Agadir. Notre guide s'appelle... Tijani. Ce dernier a une grande culture, s'exprime parfaitement en français, j'aimerais parler l'arabe comme il parle le français, et porte un discours de grande tolérance : on ne juge pas, on ne jauge pas. Devise à retenir mes "zamis".

Porte Immouzer

Immouzer est une toute petite agglomération située à 1250 mètres d'altitude et la route qui nous y emmène est étroite, semblable à une piste parfois, serpente entre des collines et des plateaux rocailleux, longeant des oueds asséchés. Mais l'eau est présente, paraît-il, plus en amont : il y a des retenues d'eau, pour les palmeraies et les cultures, c'est calculé, les marocains gèrent. Effectivement dans une des palmeraies où nous descendons du minibus il y a de l'eau... un peu d'eau. Les palmiers donnent des dattes à condition de polliniser manuellement les plants femelles une fois par an. Les palmiers dattiers femelles sont alors épanouis volumineux et chargés de régimes, les palmiers mâles sont dénudés, dépouillés... moches (c'est Tijani qui l'a dit). En bord de route quelques cafés proposent des boissons et les tables et chaises d'extérieur sont carrément posées dans l'eau, au milieu du petit cours d'eau qui passe par là.

table sur l'eau

Nous arrivons à Immouzer vers dix heures : c'est bien un village rural typique marocain posé dans un paysage rocheux de petites montagnes qui nous fait remonter dans le temps : on arrive, on se gare près du parking des ânes. Les animaux sont attachés par une patte, leurs propriétaires sont venus des environs pour vendre leurs récoltes au souk : dattes, oranges, bananes, grenades, au milieu de petites boutiques en dur, de chaussures, vêtements ou vaisselle.

Le souk est petit mais ça grouille de partout : vendeurs et acheteurs en djellaba et chéchia, majoritairement des hommes, conversent en arabe créant une cacophonie : on se croirait un peu dans "Les visiteurs" à l'envers. Depuis Immouzer, une route goudronnée descend en lacet sur quatre kilomètres avant de rejoindre une palmeraie et ses cascades... en activité uniquement de janvier à mars.
Donc nous, en octobre, nous faisons un gros effort d'imagination et nous irons voir sur internet en rentrant. À plusieurs reprises des vendeurs de boîtes et petits coffrets en bois de racines de thuyas nous abordent : ce sont des créations artisanales locales très jolies et particulièrement esthétiques. Les racines de thuyas sont spécialement recherchées car le dessin des loupes est magnifique. Jeudi à 18 heures Michel vient chercher le groupe pour aller "apéritiver" chez lui et Josette. Nous faisons un petit crochet par le Kasbat Souss, petit souk artisanal à ne pas rater (mais y'en a deux qui l'ont raté quand même, pourquoi déjà ? LOL), souk avec des artisans talentueux et variés. Une boutique nous a scotchés, celle de jeunes créateurs qui récupèrent des pneus usagés et en font des objets décoratifs, meubles, tables, canapés de jardins, chauffeuses, dans un style qui reste néanmoins marocain. On dirait du bois tellement ils travaillent la matière, une vraie démarche écologique de recyclage. La société s'appelle Upcyclemo, elle a un site internet et envoie en France. L'appartement de Michel et Josette est un très beau cocon marocain dans une résidence gardiennée, au calme. On prend l'apéritif sur la grande terrasse, il fait 28 degrés : on est trop bien !

piscine résidence

La deuxième soirée de bridge avec les agadirois démarre à 20 heures : de nouvelles paires ont été formées mais l'ambiance est bon enfant, des rémois sont en tête de classement et d'autres... en queue (on ne juge pas, on ne jauge pas...). Pas grave on est là pour la convivialité. Vendredi matin, les lève-tôt en partance pour Essaouirat prennent le bus à 7 heures. Après un magnifique trajet le long de la côte on découvre la ville, son port, ses remparts, témoins de la colonisation espagnole, et sa médina. Au déjeuner, tous les restaurants étant poissonneux c'est poisson au menu. On visite une coopérative féminine d'extraction d'huile d'argan et on déguste sur la route du retour des bananes excellentes tout juste cueillies du bananier.

porte monument

De retour à l'hôtel la soirée ne se prolonge pas trop, le spectacle est une série de danses du club des enfants, on préfère le lit. Pas besoin de berceuse... Samedi matin, grand soleil comme les jours précédents, on petit-déjeune en terrasse comme les jours précédents, on lézarde sur les transats comme les jours précédents, on marche le long de la plage et on profite de la lumière...

plage

Quelques-uns ont joué aux boules, d'autres ont glissé sur les toboggans, certaines ont re-visité les boutiques du souk (on n'avait pas tout vu la première fois, les sacs, les chaussures, les cuirs...). Samedi après-midi nous retrouvons avec plaisir les bridgeurs de la rue de Bagdad, on est en vacances mais on fait de notre mieux : bravo Isabelle et Jean-Mi , bravo Claudette et Doudou. Ils sont respectivement premiers et deuxièmes. L'après-midi se termine autour des verres remplis de rosé et des confiseries marocaines appréciées par tous. Merci encore aux membres du Royal Bridge Club d'Agadir, nous garderons un excellent souvenir de notre passage parmi vous. Shoukran jazilan.

main jeu bridge

Samedi soir c'est soirée dancing : on danse le jerk et le disco en essayant de copier les chorégraphies des animateurs ; on n'est pas ridicule. Doudou est le dernier à quitter le dance floor. On n'oublie pas avant de s'endormir de reculer nos montres d'une heure. Hé oui au Maroc on change d'heure comme en Europe pour avoir toujours une heure de décalage avec nous. Les valises bouclées, dimanche 13H30, on part pour l'aéroport d'Al Massira, le moral n'est pas folichon... On a envie de rester, les marocains sont extrêmement gentils, le Maroc est tellement beau . On ne pourrait pas remonter le temps d'une semaine ? Ou alors dans l'aéroport on perd sa carte d'embarquement donc... on ne monte pas dans l'avion ! Y'en a même un qui a essayé... On ne juge pas, on ne jauge pas... mes zamis. hall aeroport